Une femme serait morte faute de soins à Metz

L'hôpital Bon Secours assure que la patiente a été correctement prise en charge. Mais le fils de l'octogénaire et une association ont déposé plainte pour «non assistance à personne en danger» et «délaissement de personne vulnérable».

Une loi des séries toucherait-elle le système de santé français actuellement? Après les morts tragiques et controversées du petit Ilyès, puis d'un patient victime d'une crise cardiaque et enfin, du petit Louis-Joseph, une femme de 82 ans serait morte faute d'avoir reçu les soins apropriés à l'hôpital Bon Secours de Metz. C'est ce qu'affirme l'Union des familles laïques de la Moselle (UFAL) lundi, en déposant une plainte contre X pour «non assistance à personne en danger» et «délaissement de personne vulnérable». Le fils de la victime, Jean-Marie Kremer, est à l'origine de cette plainte «que le procureur de la République reçevra demain», comme il le précise au figaro.fr. «Le directeur des affaires générales du CHR lance une enquête sur la prise en charge de ma maman» annonce-t-il également.

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Cette femme, qui présentait des symptômes de déshydratation et d'insuffisance respiratoire, est «restée samedi pendant 8 heures sur un brancard dans un couloir du service des urgences sans être vue par un médecin», raconte son fils. Selon lui, la réponse du standart de l'hôpital face à ce dysfonctionnement est éloquente : «Il y a trop de demandes, on ne peut rien faire». Mme Kremer a donc été renvoyée dans sa maison de retraite de Metz-Queuleu vers 20h samedi. Elle y est morte dimanche, en début d'après-midi.

Son fils déplore une «loi des séries inquiétantes». «On va tous y rester un jour, ça n'est plus possible!» s'insurge-t-il. «Cela ne fera pas revenir ma mère, mais si notre plainte peut faire réagir les autorités pour qu'un tel drame n'arrive plus, ce sera déjà bien» explique-t-il également. «Ecoeuré, peiné et en colère», il se refuse à être considéré comme un «porte-flambeau» au vu de l'actualité, mais reconnaît qu'il y a un «problème grave au plan national».

Démenti de l'hôpital

Même son de cloche chez la présidente de l'UFAL, qui estime que ce décès est directement lié à la pénurie des soins organisée par le gouvernement. De ce fait, «l'UFAL national se réserve le droit de mettre en cause la ministre de la Santé Roselyne Bachelot» indique-t-elle.*

Lundi soir, la directrice générale de l'hôpital, Véronique Anatole-Touzet, a démenti que «la mort de cette patiente soit liée à un manque de soins». Elle a été examinée par un médecin qui a prescrit les examens biologiques et radiologiques nécessaires à sa prise en charge», a-t-elle précisé lors d'une conférence de presse. «Dès réception de l'ensemble des résultats, le médecin a réajusté le traitement approprié pour cette patiente, puis a organisé le retour en maison de retraite qui a pris le relais du traitement», a ajouté le Dr Michel Aussedat, chef du service des urgences et du Samu de Bon Secours.

Polémique

Ce décès intervient après la série noire du mois de décembre, où l'opposition socialiste et plusieurs syndicats de personnels ont dénoncé le manque de moyens et un système de soins au bord de la rupture, à quelques semaines de l'examen au Parlement d'un projet de loi sur la réforme hospitalière. Cette réforme, présentée en avril par le président Nicolas Sarkozy, vise à regrouper les hôpitaux en pôles géographiques, et à répartir ainsi les spécialités entre les différents établissements.

Le gouvernement réfute tout manque de moyens et dénonce l'utilisation politicienne de cette série noire. La ministre de la Santé Roselyne Bachelot a annoncé pour mi-janvier une réunion avec les syndicats concernés et souligné que la France était «le pays qui dépense le plus pour son hôpital par habitant». «Quand j'entends ça, ça me hérisse le poil» conclut Jean-Marie Kremer, le fils de la patiente décédée dimanche.